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Par marie-libellule le 13 Mai 2014 à 10:57
Par un extraordinaire coup de pouce du destin, et grâce à ce fabuleux outil de communication qu'est notre ami Internet, je suis en mesure de poursuivre l'article sur Marie-Colombe, la petite filleule corse de Napoléon III.
Un IMMENSE merci à Marie-Christine, une de ses arrières petites filles, pour m'avoir contactée et communiquer les faits et documents en sa possession, concernant le destin de son arrière grand mère.
Nous en étions restés à la naissance de la petite Marie-Colombe, le 16 mars 1856, le même jour que le fils unique de Napoléon III, dans un petit village corse.
Plus tard elle décida de reproduire de ses mains de fée le diplôme de parrainage qui fut remis à sa famille pour célébrer sa naissance
Elle était la troisième d'une famille de quatre enfants; François-Marie, Marie-Jeanne, Marie-Colombe et enfin Jean-Baptiste
Voilà toute la famille, de très beaux enfants. Marie-Colombe était une très jolie petite fille aux yeux clairs...
Puis toute la famille décide de s'installer à Nice, pour que les enfants puissent trouver du travail
Le fils ainé, François-Marie, devint militaire
Est ce Marie-Colombe, sur la promenade des Anglais ?
Est ce là qu'elle rencontra Joseph Desrameaux, receveur des Postes, qu'elle épousa en décembre 1884 ?
Elle avait 28 ans, il en avait trente
Elle devint couturière et donna le jour à deux enfants: Xavière-Colombe, et Jean-Léon
Mais elle mourut malheureusement jeune, à 47 ans, de douleurs dans le ventre en 1904
Ce fut Xavière-Colombe qui s'occupa de son petit frère, encore bien jeune pour perdre sa maman
Elle était bien jolie aussi, quelle taille fine! Et quel joli chapeau!
La série noire n'était pas finie
C'est au tour de Jean Léon de mourir pendant la Grande Boucherie de la Première Guerre, en 1915 à la bataille des Eparges dans la Meuse.
Cette bataille causa 120 000 pertes, morts, blessés, disparus, tant du côté allemand que français. L'écrivain Maurice Genevoix y fut blessé.
Mais la vie continua, Xavière-Colombe se maria, eut à son tour des enfants
Voici Denise, l'une des petites filles de Marie-Colombe
, qui eurent des enfants, qui en eurent également...
Marie-Christine fait partie des 10 arrières petits enfants de Marie-Colombe.
Elle n'a jamais eu connaissance de la broderie effectuée par son aïeule au joli prénom.
Où dormait elle avant de venir s'installer dans une maison bien éloignée de la Corse ?
Mais Marie-Christine a retrouvé une boîte qui a appartenu à son arrière grand- mère. Et que contenait elle à votre avis ? Des fils à broder!!!
22 commentaires -
Par marie-libellule le 27 Avril 2014 à 21:39
Jour de liesse à Paris le 16 mars 1856, l'impératrice Eugénie, épouse de l'empereur Napoléon III a donné le jour à un fils, le petit Louis Napoléon.
L'empereur est tellement heureux de cette naissance -Louis Napoléon demeurera son seul enfant reconnu- qu'il décida qu'il serait parrain et son épouse la marraine de tous les enfants légitimes nés en France le même jour que son fils. Il y eut environ une vingtaine d'enfants par commune, au total 3759 familles furent concernées pour un total de 3785 enfants (26 paires de jumeaux!)
Une déclaration devait être faite à la mairie avant le 16 avril 1856.
Chaque famille reçu un diplôme de sa majesté l'empereur, certificat signé parle ministre d'état au mois d'aout 1856.
Image peu nette, mais la seule que j'ai pu trouver du document officiel...
Parfois l'empereur, lors de ses déplacements, rendait visite à un de ses filleuls et lui offrait un cadeau, comme ces deux médailles, offertes à la petite Aïcha lors d'un déplacement de Napoléon III en Algérie
Ce jour du 16 mars 1856 naissait, dans le petit village corse d'Ucciani,dans la montagne, à 28 kms d'Ajaccio, une petite fille au joli prénom de Marie-Colombe...
Son papa Ignace
Ucciani (eh oui! le même nom que le village) âgé de 27 ans, était propriétaire, sa maman s'appelait Xavière, née Armani.
Le maire était Pierre-Jean Poggioli, le village comptait à l'époque 1089 habitants.
Aujourd'hui, il n'en compte plus que 465...
Mais quel rapport avec un abécédaire ancien comme j'ai l'habitude de vous en montrer?
Cette fois ci, ce n'est pas un abécédaire...
Marie-Colombe a grandi et un jour elle a décidé de reproduire au point de croix le beau diplôme de l'Empereur Napoléon III (Du moins je suppose que c'est elle)
Et le voilà...quand je l'ai reçu.
On l'ouvre?
Zut! La vitre est cassée, il va falloir le réencadrer...
Voilà l'endroit
Et l'envers...
L'angle supérieur gauche a pris un mauvais pli, mais toutes les indications y sont, même le numéro du diplôme
Voilà le nom de Marie-Colombe
Le nom et la signature du secrétaire du ministre, monsieur Alphonse Gauthier
Les armoiries impériales sont une merveille de finesse
Qu'y avait il de collé à cet endroit ? Une photo de l'empereur ou de Marie-Colombe ?
J'ai opté pour l'Empereur
La broderie a malheureusement été encadrée -réencadrée?- de façon désastreuse.
Les bords ont été cisaillés n'importe comment
J'ai eu du mal à le réencadrer à peu près correctement. J'avais heureusement un beau cadre Napoléon III au grenier. La couleur du passe partout ne me satisfait pas pleinement mais noir, ça faisait deuil, doré, trop clinquant, il n'y avait pas de vert foncé dans la broderie, pas trouvé de violet foncé et bleu clair ou orange, ça faisait un peu trop fantaisiste.Alors un marron neutre...
Et voilà le diplôme qui a retrouvé une jeunesse... Je n'ai malheureusement pas réussi à redresser l'angle tordu.
Malgré toutes mes recherches, je n'ai pas réussi à retrouver des traces de la vie de femme de Marie-Colombe. J'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à obtenir son extrait d'acte de naissance. La Corse du Sud est le seul département français dont les archives ne sont pas consultables en ligne! Il m'a fallu prendre contact directement avec la mairie d'Ucciani par mail, courrier, téléphone....mais j'ai fini par l'avoir cet acte!!!
Marie-Colombe était en tout cas une brodeuse experte, tout est brodé en 1 fil/1fil!
J'espère qu'elle a eu plus de chance dans la vie que Louis Napoléon.
Enfant choyé par sa famille
Entouré par des parents aimants
Il choisit à 23 ans d'aller se battre sous l'uniforme anglais en Afrique du Sud, dans le conflit qui les opposait aux zoulous
Il est mort le 1er juin 1879 à Ulundi, transpercé par 17 sagaies...
Triste fin pour un beau jeune homme qui avait si bien débuté dans la vie...
Allez, je m'arrête là, je ne veux pas gâcher la fin de mon article avec les photos de mes encours, je vous les montrerai une autre fois
Et si jamais j'ai des informations sur Marie-Colombe (vraiment, quel joli prénom!) je vous préviendrai!
28 commentaires -
Par marie-libellule le 16 Décembre 2013 à 10:39
Voilà tout ce que je sais d'elle, elle s'appelait Louise Dubois...
Son ouvrage m'est parvenu un peu par hasard, offert par le marchand à qui j'avais acheté le marquoir de la petite Adèle Falk.
Je comprends qu'il me l'aie donné, il n'était pas vraiment présentable: taché, troué, inachevé...
On ne devait pas rouler sur l'or chez Louise, elle a brodé son ouvrage avec tout ce qu'elle a trouvé: du perlé, du mouliné, même du fil à coudre! Avec un brin, avec deux brins, et pourquoi pas? Elle avait ourlé son ouvrage avant de le commencer, ce qui fait qu'elle n'a pas pu brder entièrement la frise inférieure.
Cet ouvrage dormait dans mon placard depuis trop longtemps, pourquoi ne pas le faire revivre? Pourquoi ne pas le terminer? D'autant que j'ai trouvé dans un de mes livres le modèle exact dont Louise s'est servi
Voilà donc ma version, à l'endroit exact où Louise s'est arrêtée de le broder.
Voilà son papillon
Pourquoi n'a-t-elle pas achevé ce marquoir, tellement original ? Est elle décédée? En a-t-elle eu assez et est elle passé à autre chose ?A-t-elle dû partir travailler et n'a-t-elle pas eu le temps d'achever?
Je viens de finir les petits hollandais
Que croyez vous que je vais broder dans la partie vide de droite?
Et puis dans le cadre du forum "Marquoirs, samplers et Cie" j'ai commencé en SAL le très joli "Christmas Garden" de Blackbird designs
Voilà où j'en suis
Brodé avec des fils nuancés de Nina's threads trouvés chez "jardin privé". Il ne sera pas fini pour ce Noël, mais il sera certainement accroché pour les fêtes de 2014!
Et puis de jolies photos des paysages givrés autour de chez moi la semaine dernière, c'était féérique!
19 commentaires -
Par marie-libellule le 5 Décembre 2013 à 10:37
Voici l'ouvrage le plus ancien et le plus rare de ma collection.
Il s'agit des dix commandements de la loi de Dieu, brodés par Ianne Rutaut en 1712.
Dans la Bible, les tables de la loi ont été reçues de Dieu par Moïse sur le mont Sinaï.
Elles se présentent généralement sous la forme de deux volets
J'ai fait une recherche sur la famille Rutaut, c'est un nom d'origine protestante, beaucoup de Rutaut sont originaires de Lorraine, où il y avait une forte présence huguenote.
Des tables de la loi figuraient systématiquement dans les temples réformés jusqu'à la dispartion complète de ceux ci à la révocation de l'Edit de Nantes par LouisXIV en 1685, il avait été signé par son grand père Henri IV , protestant "converti" en 1598.
C'est là que commencèrent les problèmes pour les familles huguenotes: conversions forcées, interdiction de quitter le territoire français, obligation délever ses enfants dans la religion catholique entre autres brimades et persécutions...
Beaucoup de familles protestantes réussirent malgré tout à quitter la France, une grande partie émigra dans le "Nouveau Monde" dans l'espoir d'une vie meilleure... La famille Rutaut a dû en faire partie car ma broderie vient de...Boston! On trouve également de nombreux Rutaut au Canada.
Ianne est elle née en France ou aux USA? Impossible à savoir.
Mais voilà le moment de vous montrer son ouvrage...
Il mesure 50X70 cms et est brodé en soie. Il est remarquablement bien conservé, seules les couleurs claires ont pâli ,et le contour des arches, brodé au point de chaînette, est partiellement débrodé.
En bas, on trouve le nom de Ianne (au début je croyais que c'était Jeanne, ou Léanne, mais non, elle s'appelait bien Ianne.) et son âge en vieux français
Un magnifique panier en broderie traditionnelle
De drôles de petites frises-inachevées?- à côté de ma phrase préférée: tu ne paillarderas point!
Ianne a réussi à inclure un petit alphabet rouge parmi les commandements
Partout, des frises magnifiques
Et la seule phrase en anglais...Petite américaine de première génération, elle devait parler français à la maison
J'espère qu'elle a vécu heureuse à l'autre bout du Monde, c'est drôle que son ouvrage soit revenu dans le pays de ses origines!
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Par marie-libellule le 9 Octobre 2013 à 08:29
Il était une fois une adolescente de 13 ans en 1912 qui s'appelait Nathalie. Prénom certainement peu usité à cette époque, Gilbert Bécaud n'était pas encore né, la Russie était loin et les petites filles se prénommaient plutôt Louise, Jeanne ou Albertine.
Elle décida de faire un cadeau à ses parents et leur broda ce magnifique "Souvenir de Famille"
Il est très grand (59X72) brodé sur un gros tissu natté avec du coton perlé.
Il est malheureusement passablement et irrégulièrement délavé.
Il faut le retourner pour trouver les couleurs d'origine
On y apprend que Nathalie était issue d'une famille de deux enfants, elle avait un frère, Lambert, et elle est née juste trois mois avant le début d'un nouveau siècle!
Sa famille était probablement d'origine belge, Lambrechts et De Saeger sont des noms typiquement belges.
Il n'y a malheureusement aucun nom de lieu.
J'ai eu envie de rendre hommage à son travail en retraçant et en rebrodant son ouvrage, avec les couleurs les plus proches possibles de celles de départ. J'ai utilisé du fil spécial dentelle sur du lin
Je viens de finir de l'encadrer. Qu'en pensez vous ? Je pense qu'on réalise mieux la beauté de ce cadeau filial d'un autre temps, qui avait subi les outr
Et devinez où j'ai déniché ce trésor il y a déjà quelques années ? A la Grange Rouge bien sûr! Comment cet ouvrage du Nord s'est il retrouvé en terres bourguignonnes? Mystère!
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